Le traitement des micropolluants

Les micropolluants sont des résidus de substances de synthèse invisibles à l’oeil nu. Ces substances apportées par l’homme se retrouvent dans de toutes petites concentrations. Les micropolluants menacent les organismes aquatiques ainsi que l’eau potable.  Ces substances proviennent de médicaments, d’articles cosmétiques, de pesticides ou de produits d’entretien. Il existe des milliers de micropolluants différents dans l’eau.

Grâce au progrès technique, on peut enfin détecter et mesurer les micropolluants.

Ils proviennent des ménages, de l’industrie, de l’artisanat et de l’agriculture, et n’ont pas tous la même toxicité. Certains, même en quantité infime posent particulièrement problème. D’autres micropolluants, non-toxiques si pris de manière isolée, deviennent très toxiques lorsqu’ils sont cumulés  avec d’autres substances. On appelle cela l’effet cocktail.

L’observation nationale de la qualité des eaux de surface (NAWA) mesure régulièrement la situation biologique.

Dans plus de 75% des cas, l’état des poissons s’est avéré insatisfaisant. Certaines espèces souffrent tout particulièrement de l’état des eaux et leur population a fortement diminué au fil des ans. Mais les poissons ne sont pas les seules victimes: les plantes aquatiques et les microorganismes (invertébrés) benthiques subissent également un effet négatif qui peut se répercuter sur la faune piscicole. 

Source: https://inf-eau.ch/

Un traitement par ozonation

L’ozone est une molécule d’oxygène composée de 3 atomes (O3), elle n’est pas stable et cherche à se libérer d’un atome afin de retrouver son état naturel à 2 atomes (O2). 

Les atomes d’oxygène libérés vont casser les molécules des micropolluants afin de les rendre plus facilement dégradables. Comme similitude, un arbre mort disparaît après de longues années mais si on le réduit en sciure, le processus de dégradation sera bien plus court.

 

Pourquoi traiter les micropolluants ?

Les micropolluants sont des composés chimiques de synthèse que l’on trouve par exemple dans les médicaments, produits cosmétiques (savons, crèmes solaires, etc.) produits de nettoyage, peintures, etc. Ce genre de molécule se dégrade très partiellement par traitement naturel, ils peuvent avoir des effets néfastes sur les organismes même en concentrations infimes, il faut donc utiliser ce traitement spécial afin de garantir un bon état de nos eaux à long terme.

Nos gestes de tous les jours ?

Ne pas jeter son mégot de cigarette par terre.
Les mégots de cigarettes jetés sans considération sont mortels, même en très faibles quantités, pour les poissons et autres organismes aquatiques. Un seul mégot de cigarette contient plus de 7000 substances toxiques, voire cancérigènes, telles que la nicotine, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, l’arsenic et les métaux lourds. Ceux-ci sont toxiques pour les poissons et d’autres organismes aquatiques, même en de faibles quantités. 

Utilisation conforme des médicaments
Respecter le dosage prescrit
, la grande partie des traitements médicaux ne sont pas assimilés par l’organisme et finissent dans nos urines.
L’élimination correcte est la mesure la plus simple pour limiter les résidus de médicaments dans l’environnement. Normalement, les consignes d’élimination sont indiquées sur la notice. En Suisse, il est possible de retourner les médicaments dans les pharmacies. L’important est de ne pas rejeter les médicaments dans les eaux usées. Plus d’infos ici

Privilégier les vernis et peintures avec des composants inoffensifs
Il existe aujourd’hui un vaste choix de peintures et de vernis compatibles avec l’environnement. Ils sont équivalents aux produits traditionnels sur le plan de la qualité, mais moins dangereux pour l’homme et pour l’environnement. Plus d’infos ici

Éviter et éliminer les pesticides.
Un jardin semi-naturel est varié et plein de vie. Or, semi-naturel ne signifie pas mal entretenu. Il existe de nombreuses manières de maintenir l’ordre et de se débarrasser des parasites sans avoir recours aux pesticides. Un jardin entretenu sans produits toxiques sait par ailleurs « se débrouiller »: du fait de la biodiversité plus riche, il résiste mieux aux parasites et aux maladies, et abrite de nombreuses espèces utiles. Plus d’infos ici

Favoriser les produits de nettoyage ne contenant pas ou peu de micropolluants.
Aucun détergent n’est bon pour l’environnement ni pour la santé. Il est donc préférable d’en utiliser le moins possible et de recourir aux chiffons microfibres. Grâce à leur densité nettement supérieure, ces derniers sont généralement capables de nettoyer les surfaces sales sans aucun détergent. Pour garder une maison propre, il n’est pas nécessaire d’avoir recours à des produits spéciaux onéreux et potentiellement nocifs pour l’environnement et la santé. La majeure partie de la saleté s’élimine sans problème à l’aide de chiffons microfibres, d’un produit nettoyant multiusage compatible avec l’environnement, d’un produit acétique, d’un peu de bicarbonate de soude ou de levure chimique, et de quelques astuces. Plus d’infos ici

 

 

Et les industries ?

Les entreprises industrielles et artisanales déversent leurs eaux usées soit directement dans les eaux à l’issue d’un traitement interne, soit indirectement en passant par une station d’épuration communale, notamment dans le cas des petites et moyennes entreprises. Les atteintes des eaux usées industrielles étaient un sujet très présent jusque dans les années 1990, car les déversements de substances dans les eaux se manifestaient visiblement par la coloration des eaux usées, l’amoncellement de mousse ou la destruction des poissons. Depuis, la qualité de l’eau s’est nettement améliorée grâce aux exigences relatives au déversement des eaux industrielles et à l’extension des stations d’épuration. Toutefois, les entreprises continuent de produire et d’utiliser de nombreuses substances organiques synthétiques que l’on retrouve dans les eaux sous forme de micropolluants.

Généralement, les exigences concrètes formulées dans la législation sur la protection des eaux sont respectées. Les apports en substances nocives connues ont également considérablement diminué ces dernières années. Les grandes entreprises industrielles notamment ont déjà accompli de gros efforts en matière de protection des eaux et nettoient par exemple leurs eaux usées au cours d’un prétraitement, avant de les évacuer dans une station d’épuration publique. Dans la plupart des entreprises cependant, les traitements se concentrent sur d’autres substances et ne contribuent guère à réduire les micropolluants.

La présence de substances isolées à charges élevées dans les grands fleuves tels que le Rhin et le Rhône constitue un problème important. Bien que la charge de ces substances isolées soit de l’ordre du nanogramme au microgramme par litre, il peut en résulter plusieurs kilogrammes par jour qui sont acheminés par le Rhin dans les pays voisins. Dans certains cas individuels connus, plusieurs tonnes d’une même substance ont été déversées, sur toute une année, avec les eaux usées industrielles épurées. Ces rejets ont lieu soit ponctuellement, soit en continu. Selon le site et l’activité de l’entreprise, on retrouve parmi ces substances des principes actifs médicamenteux, des biocides, des solvants et d’autres substances telles que les matières de base pour la synthèse chimique. Il y a d’autres exemples avec beaucoup de substances inconnues dans les eaux usées d’exploitation épurées.

Lorsque des substances sont détectées, des mesures d’exploitation sont imposées par les autorités. Différents exemples montrent qu’une bonne interaction entre les mesures, l’identification des sources, les autorités et les exploitations contribue à la réduction des apports de substances dans les eaux.

 
Source: https://inf-eau.ch/